Abbé Joseph-Emmanuel KAGERUKA
AUCOURS D’UNE SECONDE ET TROISIEME QUARANTAINES - STAY ALWAYS @ HOME
Une nouvelle sémantique :
Chaque époque de l’histoire nous lègue des termes consacrés en fonction des circonstances du temps, de l’espace et de divers facteurs de société.
En effet, le temps que nous vivons est celui de la circonspection préventive contre un virus que nous avons décrit au précèdent numéro de notre publication (http://diocesekabgayi.org/Coronavirus-COVID-19-Libre-propos-d-un-pretre-540.html), le corona COVID-19. Les chiffres du Ministère rwandais de la Santé tendent à dépasser le cap de 150 cas infectés malgré tous les efforts et la consigne obligatoire à rester à domicile : « Stay @ home ». La coordination gouvernementale nous demande de respecter avec plus de rigueur les règles de prévention contre la contagion infectieuse de ce virus pandémique.
Le principe de l’isolement préventif n’est pas celui de la création d’une culture de méfiance égoïste, mais d’une solidarité à nous protéger les uns les autres.
En appliquant cette consigne, la gouvernance bute à diverses attitudes de réception de la population selon que l’on prend conscience du danger qui guette notre santé. Quoi qu’il en soit le temps n’est plus à celui de l’humour insouciant, blagueur et irresponsable. Il n’est non plus celui de cette peur frileuse et paralysante qui n’ose pas dépasser le danger présent pour prévenir les incidences qui seront aussi difficiles à gérer. Le mérite de notre situation, en mon sens est d’avoir assumé avec courage cet incident qui a brisé l’élan de notre Pays.
La sérénité se mesure en particulier à la manière dont les croyant assument avec FOI cette fois ci intérieure, une pratique religieuse moins exubérante, telle l’image qui a marqué notre célébration pascale. Les rites furent plus sobres et plutôt en style online mais ont gardé la marque de solennité pascale.
Depuis un mois, un Rituel spécial de liturgie domestique permet aux chrétiens catholiques de notre Diocèse à prier à domicile en l’absence de la célébration eucharistique.
Une globalité qui devient une réalité palpable
A nulle époque par le passé, le Monde n’a jamais été aussi solidaire, après avoir tergiversé en se repliant chaque pays à son sort. Le temps n’est plus celui d’incriminer le coupable présumé, le fauteur de trouble de cette pandémie. Chaque pays reste candidat au drame.
J’invite les internautes à lire avec curiosité le tableau histogramme des évolutions de cette pandémie depuis le 21 avril 2020. Cette image circule pour le moment dans les Groupes WhatsApp avec un curseur intéressant. Ce curseur montre que la Chine qui a vu surgir le Virus évolue positivement dans la maîtrise de nouveaux cas infectés en passant du premier rang au neuvième, tandis que les Etats-Unis d’Amérique se retrouvent au premier rang, avec des indicateurs d’alarme et appel à la solidarité internationale.
Covid-19
Les solutions durant ces derniers jours de confinement prennent une allure beaucoup plus globale avec engagement de la Banque mondiale envers les Etats, l’Union européenne et les autres institutions de solidarité. Le Secrétaire général de l’ONU avait évoqué le principe financier du DTS (Droit de Tirage Spécial). Notre Gouvernement prévoit par ailleurs une croissance économique à la baisse de 9 à 5% de croissance économique. Les employeurs intimidés par les enjeux à venir tentent des solutions juridiques prévues par la Loi du Travail en vigueur permettant une résiliation temporaire des contrats avec le personnel. Les recettes prévues aux budgets se retrouvent devant une inconnue peu heureuse.
En revanche, ce mouvement de sursaut qui vient de la Solidarité mondial est prometteur et permet d’envisager une rapide relance économique et une maîtrise de la crise dont on espère qu’elle ne sera pas trop longue. Nous nous exprimons au chaud des événements mais le proche avenir prouvera peut-être autre chose.
En proposant cette réflexion seconde version, je suggère aux internautes une certaine ouverture d’esprit sur le déroulement de l’histoire qui, certes cette fois-ci pose un défi sans précédent. Une pandémie reste une menace grave, surtout face au mode de contamination d’un virus à la fois fragile, mais non encore maîtrisable dans son mouvement de contagion.
Pour clôturer cette seconde partie de ma réflexion, je voudrais éveiller le raisonnement scientifique de mes collègues avec qui nous nous amusions il y a trente ans à l’algèbre linéaire. Certains ont continué à évoluer dans l’univers des maths. L’équation est la suivante, mais elle n’est pas facile à résoudre, car elle comporte une inconnue difficile (Z). Cette inconnue peut se résoudre peut-être en calcul intégral avec une courbe tendant vers l’Infini pour le moment :
Cet exercice n’est pas simple diversion de plaisir mais un signal fort à l’endroit des experts (toutes performances scientifiques confondues en biochimie et médecine de pointe), capables de conjurer le mal qui sévit sur toute la Planète. Sans médicament ni vaccin, l’incertitude plane sur la santé des humains.
Nous nous sommes en train de vivre le temps pascal avec un climat de recueillement universel. Aux catholiques qui prêtent l’oreille attentive à la voix de ses Pasteurs, je propose la consigne de rester serein et positif. Ce temps est une occasion pour vivre une Foi Intérieure, une présence priante, paisible, concentrée au Mystère Pascal qui se vit avec des consignes liturgiques pas habituelles. Les Messages du Saint Siège et de nos Evêques ont été communiqués à temps opportun. La technologie ONLINE est salutaire en ces moments qui devaient habituellement nous laisser dispersés en information et communion physique.
De même que les gouvernements adoptent les technologies numériques pour les réunions, les messes télévisées en digitale et numérique maintiennent une autre forme de communion spirituelle. Je propose cette simple prière du désir de communier dans l’Eucharistie en contexte de pénurie et impossibilité physique. Je propose cette réflexion aux collègues canonistes qui connaissent le canon 517§2 évoquant l’absence du ministre sacré. Cette fois-ci, il s’agit de l’impossibilité globale à célébrer physiquement l’Eucharistie.
Ce temps nous invite donc à nous adapter à la civilisation du digital, avec bien entendu un discernement qui permet de distinguer le périphérique du noyau, les « fake news » de l’information objective officielle publique ou privée et porteur d’opinion privée.
Abbé Joseph-Emmanuel KAGERUKA