Homélie de S.E.Monseigneur Smaragde MBONYINTEGE, Evêque de Kabgayi et Président de la commission épiscopale pour les Grands Séminaires, à la fête de Saint Charles Borromée, Patron du Grand Séminaire de Nyakibanda

+ Smaragde MBONYINTEGE pendant l’homélie

Cette fête patronale du Grand Séminaires coïncide avec la célébration de la toussaint, d’où l’utilisation des textes liturgiques de la Toussaint.

Frères et sœurs dans le Christ nous venons d’écouter, la parole de Dieu en cette célébration de la Toussaints, Saint Charles Borromée y compris. Célébrer la Toussaint est une bonne opportunité de revenir sur « notre Credo » dans sa dernière partie, même dernière partie elle n’est pas la moindre. « Je vois en la résurrection des morts et la vie dans le monde à venir ». Ceci me fait pense à une bonne habitude au Rwanda lors de la célébration de la Messe des obsèques à la fin de la messe pour signifier le départ vers le cimetière, le célébrant entonne le chant bien connu de tous « Twaremewe kuzajya mu ijuru niho twese tuzishima iteka… » (Nous avons été créés pour aller au ciel, c’est là où nous serons tous heureux…). Ce bon chant exprime fortement notre Credo ci-haut évoqué. Nous n’avons pas à célébrer la fin d’une vie, mais plutôt nous partons vers une autre vie.

Nous partons pour aller ou ? Pourquoi faire ? C’est ce que Saint Jean nous dit dan sa la première lecture tiré de l’Apocalypse 7, 2-4. 9-14. Le texte aussi à cause de son importance nous est très familier dans la liturgie. Il contient bien la mission principale de tous les saints auprès de Dieu. Il contient aussi le sens du bien qu’ils gardent avec nous ou que nous même nous gardons avec eux. C’est la louange unanime des Saints qui sont au ciel et des chrétiens qui sommes encore sur la terre envers Notre Dieu, celui qui est Assi sur son trône au ciel et envers l’Agneau de Dieu, debout à sa droite (Ap 7, 9-10). Saint Jean, de façon sublime mélange les éléments mystiques pour exprimer une réalité, sublime de louange ou les saints venant de toutes les nations, des peuples, des langues sont invités pour chanter leurs louanges à Dieu et l’Agneau.

Les Anciens, les Patriarches et les Quatre vivants (évangélistes) tiennent les premières places avec les Anges de Dieu, ils nous invitent à comprendre la tâche primordiale des Saints dans le ciel et des chrétiens sur la terre. « Elever nos louanges perpétuels à celui qui règne dans le ciel et l’Agneau qui tient toujours l’emblème de sa victoire jusqu’à ce que tous les peuples, les nations, les langues, aussi nombreux que possibles, soient marqués par le sceau de sa victoire ». Il faut entendre ici « Victoire sur le péché et sur la mort et « le sceau marqué » c’est notre « Baptême ».

Après cela, dit Saint Jean, j’ai vu ; voici une foule immense que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues. Ils se trouvaient debout devant le trône et devant l’Agneau, vêtus de robes blanches, avec les palmes à la main. Ils se criaient d’une voix forte. Le salut appartient à notre Dieu qui siège sur le trône et l’Agneau (Ap 7, 9-10). Je vous fait remarque que dans cette louange unanime des Anges et des Saints devant celui qui est assis sur le trône, l’Agneau se tient debout à cote de lui, partageant l’accueil des louanges, mais aussi attendant encore la libération de tous les hommes pour les marquer de son sceau sur le front. L’ouverture des sceaux encore fermés dont il est le seul capable de les ouvrir, (Ap 5-9) L’Agneau de Dieu, le Christ dans sa gloire auprès de Dieu continue son œuvre sur la terre avec l’Eglise que nous formons en marche vers la plénitude de la sainteté.

Saint Jean encore attire notre attention et de façon qui heurte nos sens habituel la particularité des martyrs dans cette foule immense des saints. « L’un des Ancien me toucha et me dit : les gens vertus de robes blanches, qui sont-ils ? Et d’où viennent-ils ? ». Je lui répondis, Monseigneur toi tu le sais mieux que moi. Il me dit ceux-là viennent de la grande épreuve, ils ont lavé leurs robes, ils les ont blanchis par le sang de l’Agneau (Ap 7, 14). Cette expression de Saint Jean en contradiction avec nos sens habituels « ils ont blanchis leurs robes avec le sang de l’Agneau », Ce sont les Martyrs. Ils se distinguent aussi bien dans le ciel auprès de Dieu et dans l’Eglise dont nous formons ici sur La terre. Le martyr pour le nom du Christ est la louange sublime du chrétien qu’il peut rendre aussi bien sur la terre, dans l’Eglise que dans le ciel auprès de Dieu. Le témoignage des Martyrs nous est précieux dans notre marche vers la gloire qui nous attend auprès de l’Agneau. L’évangile des béatitudes en Saint Mathieu nous met de façon aussi sublime que ne le fait la lecture de l’Apocalypse dans l’ambiance de cette fête de la toussaint. Les béatitudes aussi en Evangile qui nous est familier ; Heureux les pauvres car le Royaume des cieux est à eux, heureux les miséricordieux… Heureux les doux… Heureux les cœurs pures car ils verront Dieu. Heureux les artisanats de paix…. (Mt 5, 3-11).

Frères et sœurs l’Esprit des béatitudes c’est l’esprit même de Jésus. Un chrétien sans aucun grain de béatitude, au mois une de huit béatitudes, serait un nain qui bouge difficilement dans sa marche vers les voies de la sainteté. Si nous avons été créés et sauves par le sang du Christ pour rejoindre un jour tous les saints dans le ciel, la voie des béatitudes est l’unique vraie. Jésus Christ l’a tracée et suivie, les Saints au ciel dont nous admirons leur splendeur en face de Dieu, y compris notre saint patron Saint Charles Borromée, ont tous suivi le Christ Jésus sur la voie des béatitudes.

Le Pape François dans sa récente exhortation apostolique « Gaudete et Exultate », (du Mars 2018) un appel à la Sainteté dan le monde actuel, il fait de l’’esprit de béatitudes, la marche royal du chrétien ver la réalisation de la sainteté. Nous sommes tous appelés à être saint et la voie des béatitudes reste l’unique voie. Ayez en vous les même sentiments comme eux qui étaient dans le Christ, il s’est humilié, devenant obéissant jusqu’à la mort et la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu l’a exalté (Phil 2,5-11). C’est tout l’esprit des béatitudes que saint Paul développe ici à sa manière à la suite du Christ. Le Pape François dans son Exhortation apostolique ci-haut citée n’ignore pas que les béatitudes sont à contrecourant avec l’esprit du monde. Il dit ce ci : « Bien que ce message de Jésus nous attire, en réalité le monde nous mène vers un autre style de vie. Les béatitudes ne sont pas nullement quelque chose de léger ou de superficiel, Dieu au contraire car nous ne pouvons pas les vivre que si l’esprit Saint nous envahit avec toute sa puissance et nous libère de la faiblesse, de l’égoïsme, du confort de l’orgueil ». Malgré les difficultés inhérentes au monde et à notre nature humaine, l’esprit des béatitudes entretient en nous un lieu intime avec les Anges et des Saints au ciel et entre nous ici sur la terre pour une véritable louange au Seigneur jour et nuit.

Pour conclure, chers frères et sœurs dans le Christ, la commémoration de tous les Saints dans l’Eglise fait partie de « notre credo » comme chrétien. Elle nous rappelle et nous invite à vaquer à notre tâche première sur La terre, qui est la louange unanime des saints et des Anges au ciel et des chrétiens dans l’Eglise ici sur la terre devant Dieu. Nous avons à nous souvenir sans cesse qu’ici sur la terre nous sommes un peuple en marche vers la réalisation de la sainteté ou l’esprit des béatitudes doit toujours étendre son règne pour endiguer les forces du mal et épanouir l’esprit du Christ chacun dans son cœur et tous dans l’Eglise.

Le Seigneur soit toujours avec vous.

Photo de la Chapelle du Grand Séminaire de Nyakibanda avec la statue de St Charles Borromée

La communauté du Grand Séminaire avec les invités au cours de la messe

+ Smaragde MBONYINTEGE